Diagnostic air de la commune

Chiffres-clés

La commune de Port de Bouc, avec 16 500 habitants environ, est située à l’embouchure du Canal de Caronte qui relie l’Etang de Berre à la Mer. Elle fait partie de l’aire d’attractivité de Marseille, d’Aix et de Martigues.

Elle est marquée par le passage de la N568 qui permet des transits est-ouest et d’une ligne de chemin de fer (ligne TER de Miramas à l’Estaque) avec gare. Cette commune littorale recèle également un cœur de ville urbanisé, des zones résidentielles, industrielles, commerciales, agricoles, des espaces d’eaux continentales et zones humides et d’eaux maritimes (plages et petit port de plaisance).

Ainsi, les sources d’émissions comprennent majoritairement celles du secteur routier, résidentiel tertiaire, industriel et maritime. Les émissions des transports routiers sont présentes avec le réseau viaire de la ville et les liaisons routières avec les communes voisines. Les combustions des chauffages au bois (secteur résidentiel) et des brûlages sont des sources, sur la commune, susceptibles de dégrader régulièrement la qualité de l’air. A noter une pollution photochimique estivale marquée, au-delà de la commune, à l’échelle du département, en lien avec les grands pôles industriels et urbains proches.

La qualité de l’air s’améliore depuis une vingtaine d’année, cependant des problématiques subsistent, qu’elles soient locales (dioxyde d’azote, particules...) ou plus générales (particules, ozone), générant une exposition des populations aux polluants atmosphériques.

En ce qui concerne le NO2, en 2020, aucun habitant n’est exposé à la valeur limite pour la santé humaine, mais 87 % de la population l’est au regard de la ligne directrice de l’OMS plus restrictive.

Pour les particules PM10, aucune personne n’est exposée à la valeur limite pour les PM10, mais 100 % de la population se place au-dessus du seuil de la ligne directrice OMS; et c’est l’ensemble de la population également, 100 %, qui est exposée à la ligne directrice de l’OMS pour les particules PM2.5, celle-ci étant, en effet, située sous le niveau de fond évalué pour la Région Sud.

En 2020, aucun Port-de-Boucain n’est exposé au dépassement de la valeur cible pour l’ozone.

 

Cartes annuelles

 

 

Cette carte synthétique, basée sur 3 polluants règlementés PM10, NO2 et O3 qualifie les zones ayant un niveau d’exposition à ces polluants plus ou moins élevés. Les grandes zones urbanisées, les réseaux routiers et autoroutiers denses, les grands pôles industriels du territoire, ports et aéroports, ont un impact important sur les émissions de polluants atmosphériques.

Sur Port de Bouc, les zones à enjeux se situent au niveau des voiries les plus importantes au niveau desquelles les concentrations en oxydes d’azote augmentent en relation avec le trafic routier : il s’agit des voies principales de transit sur la commune : N568 (Route d’Arles), l’avenue Maurice Thorez, l’avenue du Groupe Manouchian, l’avenue Clément Mille et la Route de Port de Bouc dans le village.

La pollution et les nuisances industrielles sont présentes et ressenties sur la commune, mais également importées des installations de type pétrochimiques et sidérurgiques de Fos et de Martigues (panaches).

A l’échelle de la commune, les combustions des chauffages au bois et des brûlages sont des sources présentes de particules notamment, susceptibles de dégrader régulièrement la qualité de l’air. Les particules liées à la combustion de biomasse augmentent dans les périodes froides pendant lesquelles la demande en énergie est plus forte avec des chaufferies et chauffages domestiques plus utilisés et donc plus émissifs.

La pollution photochimique, quant à elle, est en relation avec des phénomènes plus globaux géographiquement : les émissions de polluants primaires issus du trafic des villes de la métropole (oxydes d’azote) ou des industries (composés organiques volatils), vont se transformer en ozone, notamment en saison estivale, le soleil agissant comme un catalyseur de ces réactions chimiques... L’ensemble du territoire dont Port de Bouc fait partie est touché par cette pollution photochimique avec des pics en été et des dépassements chroniques de la valeur cible pour ce polluant au niveau des populations métropolitaines.

 

Populations exposées au dépassement

 

 

 

Les graphes illustrent le nombre d’habitant exposé à la valeur cible en ozone et à la valeur limite en dioxyde d’azote.

 

En ce qui concerne l’ozone, en 2020, aucun habitant de Port de Bouc n’est exposé au-delà de la valeur cible (120 µg/m3 sur 8h plus de 25 jours/an). L’année 2020 est un peu atypique, avec un temps plus perturbé (succession remarquable de tempêtes en début d’année et épisodes méditerranéens extrêmement violents- source MétéoFrance) ce qui a moins favorisé la hausse chronique des niveaux d’ozone. Durant les 2 années précédentes en 2018 et 2019, les été plus chauds et ensoleillés furent propices à une photochimie plus active, avec la totalité de la population exposée.

En ce qui concerne le NO2, en 2020, aucun habitant n’est exposé à la valeur limite pour la santé pour ce polluant (40 µg/m3/an) sur une population de 16 500 habitants.

Cependant, si l'on s’attache à la ligne directrice OMS pour le NO2 (10 µg/m3/an), ce sont cependant 14 300 habitants des Port de Bouc qui y sont exposés, représentant 87 % de la population. (Les seuils OMS : LD ou lignes directrices se sont durcies récemment).

En 2020, pour les PM10 : aucun habitant n’est exposé à la valeur limite annuelle (40 µg/m³/an). Au regard de la ligne directrice OMS (15 µg/m³ par an), l’ensemble des habitants y est exposé : 100 % de la population.

Pour les PM2.5, on ne constate aucune exposition à la valeur limite annuelle (25 µg/m³/an), alors que l’ensemble de la population (100 %) est exposé à la ligne directrice de l’OMS (5 µg/m3/an), celle-ci étant, en effet, située sous le niveau de fond évalué pour la Région Sud.

 

Concentrations annuelles aux stations de mesure

 

 

Ci-dessus, la station de « Port de Bouc La Lèque » mesure entre autres les particules PM10 et PM2.5, mais aussi le nombre de particules, le méthane, le CO, le CO2, le SO2, , ... : lien vers toutes les mesures.

La station de « Port de Bouc Milan » mesure, quant à elle, les oxydes d’azote : lien vers les mesures. Elle a été remise en service en avril 2022.

 

Historique des épisodes

En 2021, à l’échelle du département des Bouches du Rhône, 10 épisodes de pollution à l’ozone sont recensés ainsi que 13 épisodes de pollution aux particules fines.

Les épisodes d’ozone se sont produits entre le 11 juin et le 15 août, en pleine période estivale. Ces dernières années, le nombre de ces pics de pollution à l’ozone a pu varier entre 7 et 25 pics ; ils sont à mettre en relation avec des conditions météorologiques (ensoleillement et régimes de brises) propices à la photochimie, fréquentes. Selon Copernicus, le programme européen d'observation de la Terre, les sept années de 2015 à 2021 ont été de façon "nette" les plus chaudes jamais enregistrées de l'histoire.

Les épisodes de pollution aux particules ont révélé deux sources possibles : la grande majorité d’entre eux correspondent à des phénomènes de « combustion hivernale » ; en effet les émissions des chauffages, des transports, et des industries lors de conditions atmosphériques stables entrainent une augmentions des émissions de particules dans l’atmosphère. Notamment, avec les combustions des chauffages (fioul, bois...) les particules issues du brûlage de biomasse sont très présentes lors des périodes froides. L’autre source est celle des épisodes sahariens avec apport de particules désertiques sur la métropole mais également à l’échelle du Sud-Est de la France, notamment en février-mars et en août 2021.

 

Émissions des principaux secteurs d'activité

 

 

En 2019, les oxydes d’azotes sont émis majoritairement par le transport routier pour 73%, puis par le résidentiel pour 9%, le ferroviaire pour 6%, la maritime pour 5%, l’industrie pour 4%, le tertiaire pour 2% et l’agriculture pour 1%.

Les particules PM10 sont émises à hauteur de 36 % par le secteur résidentiel ; ensuite le secteur des transports routiers en génère 36%, l’industrie 10%, le ferroviaire 2%, le maritime 0.5%.

Sur Port de Bouc, en 2019, la grande majorité d’oxydes de soufre sont issues du secteur résidentiel à hauteur de 68 %, du tertiaire pour 17%, des transports routiers pour 5%, du maritime pour 4% et l’industrie pour 3%.

 

Pour information,

La catégorie Emetteurs non inclus regroupe les émissions non prises en compte dans les totaux sectoriels ainsi que les sources non anthropiques. Il s’agit notamment de la remise en suspension des particules fines, des feux de forêt et des sources naturelles (végétation).

 

Les actions

Dans le cadre de DIAMS la commune souhaite s’engager sur l’amélioration de la qualité de l’air en complémentant les connaissances sur la ville, au niveau de quartiers ou de secteurs :

  • Sous l’influence du trafic routier (proximité de la RN 568) ou du trafic ferroviaire
  • Sous l’impact de panaches industriels, comme ceux de la Plateforme de Lavera au sud, ou bien d’Arcelor au nord,...
  • En façade de mer, en lien avec le trafic maritime du Golfe de Fos (porte-conteneurs, ...)
  • Au niveau du collège Paul Éluard, proche de la RN 568 et de la ZI de la Grand Colle

Il s’agit de sensibiliser à la thématique de l’air, et à la mobilité également, afin de mobiliser les habitants et usagers pour un changement de comportement vis-à-vis de l’air.

L’intérêt du use-case est que cet engagement sur une thématique soit collectif et partagé, par la commune, par la population en général, et par les personnes qui orbitent autour du sujet.

Pour cela 4 sites ont été dotés de « micro-capteurs DIAMS » fixes.

 

Encore plus de DATAVIZ !

 

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